paul youenn

As part of Paris Design Week, the duo Adaptism presents the series Skeleton, consisting of fifty sculptures that dissect the DNA of the bag, bridging the worlds of art, fashion, and design.

Each piece is created collectively, in an instinctive dialogue between hand and material. The duo repurposes leather scraps from their bag production, which themselves originate from the haute couture industry’s waste, working them into assemblages without predetermined designs. The exhibition FRAGMENTS testifies to a sculptural relationship with the object, a formal exploration that deconstructs volumes and explores the possibilities of this living material. Without seams and rigid closures, the Skeletons are polymorphic and fluid. They unfold in space as scattered fragments but merge in a dynamic embrace in Thaddé Comar’s photographs. The Skeletons embrace the rhythm of the urban environment, responding to its irrepressible need for adaptability.

The duo folds, divides and binds in a gesture that brings yesterday’s inert residues into the present. The scrap carries a bygone history, but these assemblages catalyze the potential of what it can become: a new and original form, an «oblique force» as analyzed by Hannah Arendt, bridging the past and the future. The titles associated with the pieces draw parallels between these industrial ruins and archaeological remnants. Both are anachronistic and ambivalent imprints, haphazard remains. Our society mirrors this installation: a composite of cultures and eras, an accumulation of discontinuous states.

Nevertheless, these archaeological sites have endured thousands of years of wear and tear, whereas the Skeletons are residues of the hyper-contemporary. Their artistic practice seizes the current ecological challenges and reflects a critical understanding of our production system: the creation of artwork depends on the end of industrial production.

The Skeleton series is a human-sized abstraction of Timothy Morton’s «hyperobject»: a fragment to evoke an event that is difficult to hear because it is «massively distributed in time and space relative to humans», in this case climate change. The exhibition questions the relevance of a linear economy that structurally generates involuntary production: waste, offcuts, failures. The duo translates this by working with leather, a standardized resource that has been transformed by man and machine, through a manual process of creating unique pieces.

Adaptism embodies a new contemporary aesthetic and functional language, foreshadowing a paradigm of circular production that creates in the present without endangering the future.



Margaux Knight

Curator & Member of the acquisitions department of Fonds national d’art contemporain 

Dans le cadre de la Paris Design Week, le duo Adaptism présente la série Skeleton, cinquante sculptures qui dissèquent l’ADN du sac, à mi-chemin entre art, fashion, et design.

Chaque pièce est créée collectivement, dans un dialogue instinctif entre la main et la matière. Le duo réutilise des chutes de cuir de leur production de sacs, eux-mêmes issus de rebuts de l’industrie de haute-couture, qu’il travaille comme des assemblages sans dessin préétabli. L’exposition FRAGMENTS témoigne d’un rapport sculptural à l’objet, d’une exploration formelle à la fois sur la déconstruction des volumes, et sur les possibilités de ce matériau vivant. Sans coutures et fermetures rigides, les Skeletons sont polymorphes et fluides. Ils se déploient dans l’espace comme des fragments épars, mais fusionnent dans un corps-à-corps dynamique sur les photographies de Thaddé Comar. Les Skeletons embrassent le mouvement du rythme de l’urbain, en répondant à son besoin irrépressible d’adaptabilité.

Le duo plie, double et relie, dans un geste qui conjugue au présent les résidus inertes d’hier. La chute porte une histoire révolue, mais ces assemblages catalysent les potentialités de ce qu’elle peut devenir: une forme neuve et originale, une « force oblique » entre passé-futur comme l’analyse Hannah Arendt. Les titres associés aux pièces opèrent des rapprochements entre ces ruines de l’industrie et les vestiges archéologiques. Tous deux sont des empreintes anachroniques et ambivalentes, des restes hasardeux. Notre société est à l’image de cette installation: une somme de cultures et d’époques, une accumulation d’états discontinus.

Néanmoins, ces sites archéologiques ont traversé des milliers d’années d’usure, tandis que les Skeletons sont des résidus de l’hyper-contemporain. Leur pratique artistique se saisit des enjeux écologiques actuels et témoigne d’une compréhension critique de notre système de production: la conception d’une œuvre d’art dépend ainsi d’une fin de production industrielle.

La série Skeleton est une abstraction à taille humaine de « l’hyperobjet » de Timothy Morton: un fragment pour évoquer un évènement difficilement audible car « massivement réparti dans le temps et l’espace par rapport aux humains », dans ce cas le changement climatique. L’exposition questionne la pertinence d’une économie linéaire qui génère structurellement une production involontaire: les déchets, les chutes, les ratés. Le duo opère ainsi une traduction en travaillant avec du cuir, une ressource standardisée et transformée par l’homme et la machine, qu’il revalorise au travers d’un processus manuel de création de pièces uniques.

Adaptism incarne un nouveau langage esthétique et fonctionnel contemporain, et préfigure un paradigme de production circulaire qui créé au présent sans hypothéquer l’avenir.



Margaux Knight

Commissaire d’exposition & Membre du Service des acquisitions du Fonds national d’art contemporain 








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